Le pétrole est devenu un dieu, qui a ses propres dévots et son propre culte.
Quoi de plus vrai dans ces mots de l’écrivain quand on regarde notre actualité ?
On complètera cette citation en ajoutant que le pétrole est aussi une arme, comme nous allons le voir dans cette vidéo.
Le 2 avril dernier, l’OPEP +, la version étendue de l’organisation des pays producteurs de pétrole a annoncé une réduction immédiate de sa production de 1 million de barils par jour, pour aider les prix à se relever.
Pour se faire une idée de ce que représente 1 million de barils de pétrole par jour, sachez qu’en France, on en consomme quotidiennement 1 million et 615.000.
Mais depuis juin 2022, avec les perturbations liées aux sanctions russes, les prix ont chuté de plus de 37 %, et on est passé de 122 dollars, le baril à 76 dollars le 30 mars dernier.
On ne l’a pas trop senti à pompe chez nous, en France, le litre de sans plomb 95 est passé en moyenne de 2 euros 10, son plus haut niveau de juillet 2022, à 1 euro 87 le 30 mars dernier,
soit un recul de 10.9 %, alors personne ne vous en voudra si vous n’étiez pas au courant.
Néanmoins, la fonte des prix sur les marchés mondiaux a commencé à devenir problématique, trop pour l’OPEP, dont l’intervention a provoqué une secousse la semaine dernière.
Depuis son annonce et en quelques jours seulement, le prix du baril a bondi de 11 % et flirte maintenant avec les 86 dollars.
Au-delà de l’impact sur le prix du pétrole et sur notre vie quotidienne, cette décision est la preuve que l’OPEP, premier producteur de pétrole du monde, a non seulement toujours les moyens d’influencer les marchés pétroliers, mais plus que jamais, le pouvoir d’en disputer le contrôle aux Etats-Unis.
Le pétrole, c’est toujours plus de 30 % du mix énergétique mondial, une part en baisse, certes, mais c’est l’indétrônable numéro 1 des énergies fossiles, et personne n’a oublié le rôle-clé
qu’ont joué l’OPEP et l’Arabie Saoudite après la deuxième guerre mondiale : en acceptant la cotation du pétrole en dollars, elles ont tout simplement permis l’avènement des Etats-Unis
superpuissance universelle.
La suite, on la connaît, ils ont dominé la finance et l’économie de la planète pendant des décennies, et quand je dis ça je schématise à peine.
L’occasion est donc toute trouvée de revenir sur cette organisation historique, pour voir à quoi elle ressemble en 2023, quels sont ses arguments et ses objectifs, et comment elle compte
faire face aux changements qui attendent l’industrie du pétrole : les nouveaux usages, les conséquences de la guerre en Ukraine, mais surtout : le changement d’ordre mondial.
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